Que reste-t-il de la réforme des lycées ?

Publié le par PS : section 315

Et maintenant…

Que reste-t-il de la réforme des lycées ?

Xavier Darcos vient d’annoncer le report de la réforme. Pourtant l’agitation à l’entrée des lycées continue. Pourquoi ?

Est-ce que les lycéens animés par leur inconscience juvénile, lance à la figure du monde leur maximalisme pour mieux faire ressortir leur incapacité à comprendre les réalités de notre monde ? Ou ces jeunes, que l’on dit consuméristes, prennent peut-être conscience que les enjeux sont plus vastes et que tout reste à faire.

Cette réforme quoi qu’il en soit était inapplicable au plan administratif du fait de la précipitation et le flou dans laquelle elle se construisait. Mais les motifs d’inquiétudes restent entiers. Le ministre n’a rien dit sur la suppression des postes. Travailler à 36 dans des classes de seconde ou à 30 en collège est ce bien raisonnable ?

Bien sur nous ne parlerons pas du premier degré. Depuis l’année dernière les instituteurs appliquent de nouveaux programmes dans un cadre horaire diminué. Le soutien scolaire n’est pas suffisant pour combler les lacunes des élèves qui se règlent d’abord en cours. De plus, reste entier le problème des contenus. Insister sur le français et le calcul est certes nécessaire. Mais considérer comme secondaire les matières d’éveil représente un triste recule. Nous savons très bien, que la réussite scolaire et sociale en particulier dans les milieux favorisés ne passent pas uniquement par la maîtrise de l’écrit et du calcul, mais aussi par cette subtile culture générale construite sur la curiosité qui poussent à connaître et à mieux s’adapter au monde dans lequel on gravite.

Mais au-delà, notre jeunesse exprime son désenchantement. Que ce soit ceux déjà exclus de notre système traînant dans les rues, ou ceux profitant encore du confort consumériste de leurs parents, l’avenir inquiète. Nous sommes de plus en plus dans une société qui a peur de ses jeunes. On tente de mieux les contrôler en se rassurant par des lois répressives ou morales. Ce sont sur les classes les plus jeunes que nos contemporains projettent leurs angoisses tentant de trouver ici, ce qu’ils sont incapables de faire ailleurs.

Bien entendu, nous condamnons les blocages préférant la négociation, les pétitions ou les manifestations massives comme signe de l’action sociale. Mais nous comprenons ce message de notre jeunesse qui ne sait plus par quel moyen institutionnel elle peut se faire entendre.

Stéphane Coté

Publié dans La France et le Monde

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EXtraiTS - 014<br /> <br /> LE BILAN POURRAIT SE RESUMER AUX IMAGES VUES À LA TELE,<br /> DANS LE QUOTIDIEN DES QUARTIERS,<br /> LA SINISTROSE...<br /> POURQUOI :<br /> LE LOGEMENT ?<br /> AVANT LE LOGEMENT ?<br /> CERTAINEMENT LE BOULOT ?<br /> ET LES ENFANTS ?<br /> L'EDUCATION ?<br /> UN PEU DE TOUT CELA ET BEAUCOUP D'IMMOBILISME...<br /> <br /> UN SENTIMENT D'URGENCE À INVENTER UNE LANGUE PARLÉE, PLUTOT QU'ÉCRITE, QUI SOIT RÉELLEMENT COMPRÉHENSIBLE...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> "Les relations entre les habitants des ghettos et la ville se dégradent"<br /> LE MONDE | 29.12.08 | 14h05 • Mis à jour le 29.12.08 | 14h05<br /> <br /> RÉAGISSEZ (17) CLASSEZ IMPRIMEZ ENVOYEZ PARTAGEZ <br /> e ministère de l'intérieur s'attend à un 31 décembre agité dans les quartiers sensibles et les grandes agglomérations. 2 000 gendarmes et policiers supplémentaires "renforceront les villes et banlieues (...) traditionnellement visées par les incendies de voiture", a annoncé Michèle Alliot-Marie, dimanche 28. Le climat est décrit comme "tendu" par tous les acteurs de la politique de la ville. Le sociologue Didier Lapeyronnie explique comment nombre de quartiers, partout en France, se sont transformés en ghettos ces dernières années.
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